Vous êtes ici > Pathologies > Pathologies des organes génitaux > La maladie de la Peyronie La maladie de la Peyronie![]()
La maladie de la Peyronie est une fibrose localisée et segmentaire de l’albuginée des corps caverneux. L’albuginée est l’enveloppe élastique qui entoure les corps caverneux et permet lors de l’érection allongement et l’augmentation de volume de ceux-ci. La première description remonte au XVIII ième siècle par François Gigot de la Peyronie, chirurgien du roi Louis XV. On a cependant retrouvé des représentations typiques de la maladie remontant à l’antiquité.
Aucune cause réelle na été mise en évidence, et les hypothèses restent nombreuses :
Traumatisme retrouvé dans 37% des cas
Prédisposition génétique (10% association avec la maladie de Dupuytren
Le diabète, le tabac, la prise de bêtabloquant, la maladie de Paget ou encore la polyarthrite rhumatoïde.
L’incidence est de 7% avec un âge de début vers 53 ans en moyenne. Elle est exceptionnelle avant 40 ans.
Histoire de la maladie
Elle peut connaître une évolution variable, allant de la résolution spontanée jusqu’aux déformations sévères. Il est donc difficile de prédire le pronostic individuel au commencement de la maladie.
La maladie se développe rapidement l’évolution se fait vers une lente rétrocession aléatoire Seules les douleurs semblent disparaître spontanément dans les 12 à 18mois dans la majorité des cas.
Les facteurs de risque cardiovasculaire, comme le diabète et l’hypertension, avaient un impact significatif sur la sévérité des symptômes et sur l’évolution, spontanément résolutive dans de rares cas seulement (3 %).
Le diagnostic de la maladie est essentiellement clinique.Elle évolue sur deux phases :
• phase initiale inflammatoire marquée par la douleur et/ou un nodule avec une déformation de la verge en érection .
• phase secondaire caractérisée par une courbure stable, la douleur ayant le plus souvent disparu.
Les symptômes :
la douleur peut survenir spontanément ou uniquement en érection.
La modification de la verge en érection avec une courbure du coté de la sclérose et un aspect rétrécit de la verge. il arrive aussi une baisse de la tension de l’érection après le rétrécissement. Les photos sont utiles pour apprécier la courbure.
Les traitementsLes traitements médicaux
Ils sont multiples et aucun n’a fait preuve de sa supériorité. Beaucoup ont été abandonnés compte tenu de l’absence d’efficacité et des effets secondaires.
Vitamine E ou tocophérol
Il s’agit du traitement de la MPL le plus ancien. Le tocophérol reste largement utilisé par les urologues car il s’agit d’un traitement bien toléré, disponible et peu cher.
Acétyl-L-carnitine et propionyl-L-carnitine
La carnitine aurait des propriétés anti-inflammatoire et anti-oxydante.
Colchicine
D’emploi plus récent, elle inhibe la prolifération des cellules inflammatoires et des fibroblastes et diminue l’activité de la collagénase. La colchicine est un traitement bien.
Tamoxifène
Anti-estrogène non stéroïdien, le tamoxifène faciliterait la sécrétion par les fibroblastes de TGF bêta-1 qui a un rôle central dans la réponse de régulation immunitaire, l’inflammation et la réparation tissulaire. L’inconvénient majeur du tamoxifène est sa toxicité hépatique et ses effets secondaires.
Les traitements locaux :
Il s’agit d’infiltrer la lésion pour agir sur la douleur et l’inflammation et à moyen terme sur la courbure.
Le verapamil
Inhibiteur des canaux calciques, il influencerait le métabolisme fibroblastiques en diminuant l’activité de la collagénase et réduisant la production du collagène.
Interférons alpha-2A ou 2B
Cette molécule qui fait partie de la famille des cytokines altère le métabolisme des fibroblastes in vitro, augmente la production de collagénase et régule la réponse immune. Elle semble avoir des effets contradictoires.
Corticoïdes
Récemment, une analyse rétrospective a confirmé l’innocuité et l’intérêt des injections de corticoïdes sur la douleur à la phase initiale.
Collagénase
L’utilisation de la collagénase a été décrite par une seule équipe dans une étude contrôlée, en double insu. Le traitement était administré en « crossover » chez 49 hommes divisés en trois groupes recevant respectivement 6000, 10000 et 14000 unités de collagénase. Une amélioration sur la courbure, la taille de la plaque et la dysfonction érectile comparée au placebo était retrouvée pour les trois groupes. Ce traitement n’est pas accessible hors protocole.
Les traitements physiques
Iontophorèse transdermique
Le principe est d’utiliser le transport direct des ions d’une solution médicamenteuse dans les tissus au moyen d’un champ électrique local traitement peu courant en cours d’évaluation
Lithotripsie extracorporelle
La lithotripsie extracorporelle (LEC) a été proposée dans la MPL depuis 1998. Les résultats rapportés dans la littérature sont discordants .
La traitement chirugical
La place de la chirurgie dans la prise en charge de la MLP est restreinte (inférieure à 10 % des patients).
L’indication du traitement chirurgical est multifactorielle et complexe [43] :
• formes sévères empêchant ou rendant difficiles les rapports sexuels ;
• début de la maladie depuis au moins 24 mois ou déformation
• capacité érectile, contexte et souhaits du patient, longueur pénienne doivent être pris en compte dans le choix de la procédure ;
• échec du traitement médical entrepris.
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