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Cancer de la prostate


 

Généralités


Epidémiologie


Cancer le plus fréquent chez l’homme, son incidence est en constante augmentation depuis deux décennies, probablement en grande partie en raison de l’utilisation de plus en plus importante du dosage du PSA. Deuxième cause de décès par cancer dans le monde, en 2010 il est estimé que nous observerons plus de 8000 décès par cancer de prostate en France, et plus de 71000 nouveau cas seront diagnostiqués. Ces cancers sont aujourd’hui dépistés de plus en plus souvent à un stade localisé chez des patients de plus en plus jeunes. Tous les cancers de prostate n’évoluent toutefois pas de la même façon, différents traitements existent aujourd’hui et chaque traitement est adapté au cas par cas.
 

Dépistage


En France aujourd’hui, il est recommandé par l’Association Française d’Urologie d’effectuer un dépistage individuel du cancer de prostate à partir de 50 ans et jusqu’à 75 ans. Ce dépistage repose sur deux examens : le dosage du PSA total et le toucher rectal. (Le seuil pathologique habituellement retenu est de 4 ng/ml).
 
En fonction du contexte il est parfois demandé d’autres examens complémentaires : un dosage du PSA libre, une IRM prostatique fonctionnelle (si premières séries de biopsies négatives et élévation du PSA persistante).
En cas de suspicion de cancer de prostate, des biopsies prostatiques échoguidées s’imposent et seule la présence de cellules cancéreuses sur ces biopsies permet d’affirmer le diagnostique de cancer de prostate.
 

Biopsies prostatiques


Réalisées sous échographie, elles ont pour but de prélever du tissu prostatique qui sera ensuite analysé au microscope. L’échographie sera réalisée par voie endorectale, la prostate étant accolée au rectum un repérage et des prélèvements précis de la glande peuvent ainsi être effectués.
Le principal risque lié à ces biopsies est infectieux (lié au passage transrectal de l’aiguille) Certaines précautions permettent de diminuer notablement ce risque. Ainsi une antibioprophylaxie est prescrite systématiquement et un lavement le plus souvent. 
La présence de sang dans les selles et les urines est classique au décours des biopsies prostatiques. Ce phénomène est temporaire. La présence de sang dans le sperme est également fréquente (liée à la ponction des vésicules séminales) et dure plusieurs semaines sans caractère de gravité.
En cas de fièvre, de frissons, de difficultés à uriner après des biopsies il faut impérativement contacter rapidement son urologue. Cela peut témoigner d’une infection de la glande prostatique qu’il est nécessaire de traiter par antibiotique.
Le résultat de ces biopsies, s’il s’avère positif, permet une caractérisation plus précise du cancer. Le score de gleason est un des éléments importants utilisés pour caractériser la maladie. Il est un reflet de l’agressivité du cancer. Il est scoré de 2 à10, plus ce score est élevé plus la maladie est considérée comme agressive. Ce n’est toutefois pas le seul élément pris en compte sur le résultat de ces biopsies. Ainsi le nombre de biopsies positives, la longueur tumorale sur les fragments, la présence d’une infiltration péri nerveuse seront également pris en considération.
 

Bilan d'extension


Réalisé dans le but de préciser au mieux l’extension potentielle de la maladie et sa dissémination éventuelle en dehors de la prostate. Différents examens seront proposés en fonction du cas de chaque patient.

IRM prostatique 
Réalisée par voie pelvienne ou endorectale, elle a pour but de rechercher d’éventuels ganglions pelviens pathologiques pouvant évoquer une dissémination métastatique de la maladie. Réalisée par voie endorectale, elle permettra surtout d’analyser au mieux l’enveloppe de la prostate que l’on appelle la capsule prostatique. L’atteinte mais surtout le franchissement de cette capsule témoigne alors du caractère localement avancé du cancer ce qui aura une influence directe sur le traitement proposé.
 
Scintigraphie osseuse 
Le but de cet examen est de rechercher une éventuelle atteinte osseuse liée au cancer de prostate. Un produit peu radioactif est injecté par voie intraveineuse : en cas de métastase osseuse ce produit sera responsable d’une zone d’hyperfixation de la zone atteinte et détecté par le biais d’une caméra spécifique. Toutefois toute zone d’hyperfixation n’est pas forcément métastatique. Un antécédent de fracture ou de l’arthrose par exemple peuvent également être responsables d’une hyperfixation.
 
Scanner
Il est utilisé pour détecter des ganglions pelviens et lombo-aortiques. Il permettra également une exploration complète de la cavité abdominale
 
Curage ganglionnaire ilio-obturateur
Véritable geste chirurgical consistant à prélever des ganglions dans la zone de drainage ganglionnaire usuelle de la prostate. Il peut parfois être nécessaire avant la programmation d’un traitement comme la radiothérapie lorsque les examens complémentaires préalablement cités ne permettent pas d’apporter une réponse formelle au risque d’atteinte ganglionnaire.